Ce matin c'est le grand départ
Le ciel est gris, l'air est salé
La ville est sale, abandonnée
Il ne reste plus qu'à dire au revoir
Au revoir aux ombres et aux ennuis
A ces semaines aux jours sans fin
Au revoir aux habitudes aussi
Car on ne sait pas comment sera demain
Au fond de moi une petite boule
A l'idée de fermer la porte
Tel le bateau pris dans la houle
j'ai peur de perdre mes repères
Peur de m'égarer dans la foule
Que l'inconnu soudain m'emporte
Que mes espoirs deviennent colère
Ce matin c'est le grand départ
J'ai des images plein la tête
De visages, de rires et de fêtes
Là-bas, ici ou quelque part
En attendant je plie bagage
Je fuis le bruit et la fureur
Poursuivant mon trop long voyage
Loin de ma mère, mon fils, ma sœur
Au fond de moi une petite boule
A l'idée de fermer la porte
Tel le bateau pris dans la houle
j'ai peur de perdre mes repères
Peur de m'égarer dans la foule
Que l'inconnu soudain m'emporte
Que mes espoirs deviennent colère
Ce matin c'est le grand départ
Demain je serai loin d'ici
Je reprendrai le cours de ma vie
Au pays d'Hugo et d'Eluard
Avais-je au fond un autre choix
Et même si personne ne m'attend
Sans dieu, je prie une dernière fois
Pour qu'il fasse une nuit sans vent
Au fond de moi une petite boule
A l'idée de fermer la porte
Tel le bateau pris dans la houle
j'ai peur de perdre mes repères
Peur de m'égarer dans la foule
Que l'inconnu soudain m'emporte
Que mes espoirs deviennent colère
Quelques notes de Tommy
Réchauffent la paisible R.N 12
Dans la 104 de Titi
Le Rock n'a jamais le blues
Cap à l'ouest, soleil couchant
Lunettes noires, accent de Vesoul
Quelques riffs de Guet appens
Le calme plat avant la foule
Quand le dernier accord timide
S'évade d'une cassette fatiguée
On rêve encore de let it bleed
Comme un songe d’une nuit d’été
Comme un songe d’une nuit d’été
Comme un songe d’une nuit d’été
T-Shirt collant et bière tiède
Un champ en guise de camping
Vénus laisse place à Andromède
Quand résonne London Calling
Quand les amplis du jour d'après
Crachent leurs watts aux plus offrants
La vie est douce comme une dragée
Wish you were here d'un autre temps
Quand le dernier accord modeste
S'évade d'une guitare banale
On rêve encore d'un autre Harvest
Et au tout prochain festival
Et au tout prochain festival
Et au tout prochain festival
On s'était dit / on va faire du gros son
De gros amplis / des super distorsions
Des riffs sauvages / et de jolies impros
Mais on surnage / car on n'est pas synchro
On compte les temps / les mesures ou les phrases
Mais pas tout le temps / et pas toujours en phase
Un à la noir / deux qui ne savent pas trop
Et sans espoir / le chanteur d'vient dingo
Whoa whoa (whoa whoa whoa whoa)
Et si on laissait tom-ber
On a beau répéter, on peine à progresser
On ne sera jamais prêt
On se voyait bien / lors d'un prochain concert
Jouer un beau slow / à faire pleurer nos mères
Des bends classieux / des accords ambitieux
Mais on patauge / et tout fait sirupeux
Quand on s'arrête / c'est jamais en même temps
Du coup l'effet / est moins époustouflant
Le break trop tôt / le solo qui déraille
Sans oxygène / le chanteur qui défaille
Whoa whoa (whoa whoa whoa whoa)
Et si on laissait tom-ber
On a beau répéter, on peine à progresser
On ne sera jamais prêt
Un soir d'hiver / piégeux et motivé
On s'était dit / pourquoi pas un reggae
Mais le tempo / sans être jamaïcain
C'est un peu chaud / on est loin d'être serein
Quand la batterie / se met à bégayer
Toutes les guitares / se retrouvent emmêlées
La basse hésite / tel un ours apeuré
Et le chanteur / a presque envie de pleurer
Whoa whoa (whoa whoa whoa whoa)
Et si on laissait tom-ber
On a beau répéter, on peine à progresser
On ne sera jamais prêt
On a beau répéter, on peine à progresser
On ne sera jamais prêt
On a beau répéter, on peine à progresser
On ne sera jamais prêt
Un soupir, un dernier verre
Un désir, dernier concert
Des souvenirs
flous et amers
Le soleil a bercé nos coeurs complices
Le soleil a vaincu tous les indices
Le soleil a permis tous mes caprices
Mais le soleil ignore tout des coulisses
En terrasse, le bruit des vagues
Objectif une dernière drague
Son sourire
comme une dague
Un sourire, un déhanché
Un avenir, des pointillés
Son souvenir
couleur d’été
La lune a bercé nos chers secrets
La lune a caressé les marées
La lune a vu nos baisers volés
Mais la lune s'éclipse et disparaît
Au comptoir, l'écho des rires
Ni héros, ni même martyr
Son parfum
dernier soupir
28 décembre, banlieue de Denver
Les foules en T-Shirts sidérées
Observent les incendies d’hiver
Que la neige peine à effacer
Non loin de là des tornades hurlantes
Ont dévasté des villages entiers
On a trié dans les usines chancelantes
Pour assurer le Black Friday
Allez, allez, allez
Vite, attends
Allez, allez, allez
Vite, j’entends
La virtuosité hypnotique
Du dernier violon du Titanic
1er janvier au coeur de Paris
Défilent les outragés
Contre un drapeau sans guerre ni patrie
Ils en oublient les 20 degrés
D’un printemps bien trop précoce
La faute à qui, rien à cirer
Pour la facture, voir avec les gosses
Ils s’en balancent, ils vont pas voter
Refrain
8 janvier, plage du pacifique
L’eau est montée, montée
Les paysages sont couverts de plastique
Et il fait chaud à en crever
Trop vite perdus, très vite oubliés
Les politiques ont disparu
Laissant au loin faiblement résonner
La petite rengaine du déjà vu